samedi 1 mai 2010

consensus Canadien sur la définition de la fibromyalgie

Bonjour en me promenant sur le net, j'ai trouvé une définition très complète de la fibromyalgie qui explique bien tous les problèmes liés à cette maladie.

Ces recherches proviennent d'un site canadien (ils sont bien plus avancés dans la recherche médicale sur la fibromyalgie que l'Europe) qui est une association qui s'appelle association de la fibromyalgie du Bas-Saint-Laurent.

C'est http://pages.globetrotter.net/fibro.bsl/recherche.htm.

N'hésitez pas à allez y faire un tour.

                         Consensus canadien sur des définitions cliniques et des protocoles de traitement pour la fibromyalgie


Les premières recherches avaient comme hypothèse que la cause de la fibromyalgie était une inflammation des muscles. Les résultats n’ayant pas confirmé cette hypothèse, les scientifiques ont donc supposé qu’elle était une affection psychiatrique.


En fait, on peut supposer que fibromyalgie et troubles psychiatriques relèvent plus d'une co-morbidité. Ainsi, les troubles psychiatriques dans la fibromyalgie ne sont ni constants, ni stéréotypés (pas de profil psychologique manifeste) et sont associés de manière indépendante à la sévérité de la douleur.

Voici les résultats d’une étude comparative entre des fibromyalgiques, des fibromyalgiques déprimés et des déprimés non atteints du syndrome :

Chez les personnes fibromyalgiques, il n'y a pas de différence dans les paramètres de la douleur. La fibromyalgie des sujets non déprimés avaient simplement moins de répercussion sur leur vie quotidienne.
Les antidépresseurs ne sont pas tous efficaces dans le traitement de la fibromyalgie, les posologies sont de 5 à 6 fois moindres et le délai d’action du médicament est plus court que dans le traitement de la dépression.
D'autre part, il n'y a pas de corrélation entre l'évolution des symptômes psychiatriques et l'évolution de la douleur.
Enfin, pour la fibromyalgie, l'efficacité des antidépresseurs est identique que les patients soient déprimés ou non.

Lorsque la dépression et l'anxiété se manifestent, elles sont le plus souvent le résultat, plutôt que la cause de la fibromyalgie. Les patients qui souffrent de la fibromyalgie ne sont pas plus à risque d'être dépressifs que les patients qui ont d'autres désordres douloureux chroniques tel que l'arthrite rhumatoïde.

Présentement, les chercheurs n’ont pas encore trouvé la ou les causes exactes de la fibromyalgie et plusieurs hypothèses sont à l’étude. Cependant, les scientifiques s’entendent sur le fait que la fibromyalgie résulterait d’une atteinte neurologique d’origine centrale.

Voici quelques faits objectifs concernant la fibromyalgie

Un dérèglement du système nerveux central responsable du contrôle de la douleur

La fibromyalgie semble être un dysfonctionnement du système qui empêche certains stimuli de devenir des sensations douloureuses. Cette perception anormale transforme toute zone sensible en une source de douleurs.

Il existe deux grands types de douleurs: les douleurs par excès de nociception, de loin les plus fréquentes, induites sur un système nerveux normal par un excès d'influx nociceptifs à partir de lésions tissulaires, et les douleurs neurogènes consécutives à des lésions des voies nerveuses intervenant dans la régulation de la douleur.

Dans cette deuxième catégorie, les sujets perçoivent comme douloureuses des stimulations qui sont en dessous du seuil de la douleur chez des sujets normaux (courant d'air, effleurement, froid): c'est l'allodynie. Ils présentent également un seuil de tolérance à la douleur qui est diminué: c’est l’hyperalgésie.

Alors que les douleurs neurogènes sont habituellement localisées dans un territoire précis, il existe dans la fibromyalgie une diminution généralisée du seuil douloureux. Ce seuil est 2 à 3 fois plus bas que dans la population normale. Une diminution qui concerne tout type de stimuli : mécaniques, thermiques, électriques.

Cette dysfonction du système nerveux central (SNC) peut avoir pour origine :

une dysfonction endogène du système nociceptif, avec un déficit des contrôles inhibiteurs et des anomalies des neuro-modulateurs;
une sensibilisation des nocicepteurs périphériques.

Des lésions tissulaires ou une exposition répétée à des stimuli périphériques douloureux, par le biais d'un excès de neuropeptides des fibres C qui véhiculent le message douloureux, induisent une modification de l'activité du SNC dont on connaît les propriétés de neuroplasticité. Cette modification de l'activité du SNC est à l'origine d'un état d'allodynie ou d'hyperalgésie pouvant persister même après guérison de la lésion tissulaire initiale.

Ceci rendrait compte des fibromyalgies associées à certains rhumatismes inflammatoires, des fibromyalgies post-traumatiques et de l'augmentation de la prévalence avec l'âge, avec des stimuli douloureux répétés liés aux arthrosiques.

Des niveaux anormaux de certains médiateurs chimiques appelés neurotransmetteurs (neuromédiateurs)
Le phénomène de la douleur est modulé tout au long du parcours sensitif par des neurotransmetteurs, parmi lesquels on retrouve la sérotonine, la noradrénaline et la substance P. L'hypothèse d'un déséquilibre au niveau de ces neurotransmetteurs semble un indice important quant à l'origine des douleurs de la fibromyalgie.

Une étude publiée, il y a quelques années, révèle que beaucoup de patients fibromyalgiques ont un surplus de substance P (jusqu’à 3 fois plus que la normale), un transmetteur de la douleur, dans le liquide céphalo-rachidien.

D'autres études subséquentes dénotent également le déficit de la sérotonine et de son précurseur, le tryptophane. La sérotonine est une substance chimique qui agit comme un thermostat pour réduire les effets douloureux de la substance P. La sérotonine fait partie d'un système d'inhibition de la douleur connu sous le nom de CIDN (contrôles inhibiteurs diffus induits par des stimulations nociceptives). Depuis peu, l'utilisation chez des patients atteints de fibromyalgie d'une nouvelle classe d'antidépresseurs, les inhibiteurs de recaptage de la sérotonine, montrent des effets encourageants. Ces résultats laissent présager de la possibilité d'améliorer l'état clinique des patients en augmentant l'efficacité des contrôles inhibiteurs de la douleur. De plus, la sérotonine joue un rôle au niveau du sommeil.

Dans les CIDN, une autre substance joue un rôle capital : la noradrénaline. Chez le fibromyalgique, la noradrénaline est significativement réduite dans le liquide céphalo-rachidien, suggérant elle aussi son implication dans la fibromyalgie. Le premier rôle de la noradrénaline est de maintenir une tension artérielle constante.

En collaboration avec l'Association de la Fibromyalgie de l'Abitibi-Témiscamingue, des chercheurs procèdent à des études cliniques qui permettent d'évaluer les douleurs de patients fibromyalgiques traités par des inhibiteurs sélectifs de sérotonine, de noradrénaline ou des deux simultanément. Il s'agit ici d'une première mondiale puisque aucune étude n'a été réalisée à ce jour chez les fibromyalgiques au chapitre de la voie noradrénergique.

Une altération des fonctions du système nerveux autonome

Le système nerveux autonome assure le fonctionnement vital de base de l’organisme, comme la respiration, la circulation, la digestion et l’excrétion.

Les patients souffrant de fibromyalgie présentent des symptômes et des signes cliniques témoins d’une perturbation du fonctionnement des systèmes nerveux sympathique et parasympathique, composants du système nerveux autonome. Le rythme cardiaque semble significativement plus élevé chez les patients avec une fibromyalgie que chez les sujets sains.

De plus, les fibromyalgiques ont une variabilité du rythme cardiaque significativement plus basse que chez les sujets sains. Lors des études de la variabilité du rythme cardiaque, on calcule la balance entre les basses et hautes fréquences. Chez les fibromyalgiques, les basses fréquences sont plus hautes et les hautes fréquences plus basses que chez les témoins. En clair, la bande passante du rythme cardiaque chez les fibromyalgiques est plus étroite que chez les sujets sains. De plus, la qualité de vie, les possibilités physiques, l’anxiété, la dépression et la perception du stress sont fortement corrélées au rapport basses fréquences/hautes fréquences (BF/HF).

Les fibromyalgiques souffrent d’un type particulier d'hypotension artérielle et certains patients ont des syncopes vasovagales liées à un dérèglement du système nerveux autonome, aussi, il existe un chevauchement entre fibromyalgie et syndrome de fatigue chronique, or ce dernier s'accompagne volontiers de dysautonomie.

Le système adrénergique est également perturbé et de nombreuses explorations fonctionnelles sont en faveur d’une hypotonie sympathique.
Quoiqu’il en soit, la notion de déséquilibre du système nerveux autonome est importante pour le fibromyalgique, car il est la preuve objective de l’existence d’un dérèglement organique.

Une mauvaise vascularisation dans certaines parties du cerveau

À l’aide du SPECT scan (Single-Photon-Emission Computed Tomography), des auteurs ont démontré une réduction des flux sanguins au niveau du thalamus et du noyau caudé, structures impliquées dans la régulation du message douloureux.

Un trouble du sommeil réparateur profond

Les troubles du sommeil représentent un élément majeur de la symptomatologie avec : sur le plan clinique, un sommeil non réparateur, sur le plan électrique, l’existence d’intrusions d’ondes alpha pendant le sommeil lent profond (SLP) et sur le plan expérimental, l’apparition de fibromyalgies chez les sujets privés de SLP.

En fait, ces anomalies ne sont pas corrélées à la douleur et elles ont été également signalées dans le syndrome de fatigue chronique, le syndrome de sensibilité multiples et le syndrome de la guerre du Golfe. Il a été par ailleurs démontré que le pourcentage de fibromyalgies est le même chez les femmes présentant des troubles du sommeil et celles qui n’en ont pas.

Une perturbation du système neuroendocrinien

Elle concerne principalement deux axes:

1. Hormone de croissance : Dans 30% des fibromyalgies, on a montré un déficit en hormone de croissance. Cette hormone est synthétisée pendant le sommeil lent profond, et sa diminution est en fait une conséquence des troubles du sommeil. Elle a un rôle dans l'homéostasie musculaire, ce qui pourrait rendre compte en partie de certains symptômes tels que la fatigabilité musculaire, la faible tolérance à l'exercice. Dans cette sous-population déficitaire, des auteurs ont montré la bonne efficacité d'un traitement par hormone de croissance.

2. Axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien :Cet axe, impliqué dans la réponse au stress, est perturbé dans la fibromyalgie avec une réduction des réponses de l'ACTH (corticostimuline) ou CRF et une réduction d'environ 30% des réponses de l'ACTH et de l'épinéphrine à l'hypoglycémie. Les mêmes anomalies ont pu être reproduites chez les rats exposés à des stress chroniques. Ceci pourrait rendre compte des fibromyalgies par expositions aux stress répétés et de certaines fibromyalgies post-traumatiques.

Le stress est généralement une réponse positive qui permet à l'être humain de répondre de façon adéquate aux demandes qui lui sont imposées. Cependant, selon une équipe de chercheurs de l’UQAT, dans certaines situations, il peut induire des modifications anatomiques et physiologiques qui compromettent l'efficacité des mécanismes d'adaptation.

Au niveau du système nerveux central, certains stresseurs vont jusqu'à engendrer des changements cellulaires irréversibles et ainsi induire des pathologies parfois chroniques. La douleur aiguë ou chronique est l'un des stress les plus fréquemment rencontrés chez l'homme. L'organisme répond à une douleur aiguë en faisant intervenir plusieurs systèmes et en particulier l'axe hypothalamo-hypophysaire-surrénalien. Dans certaines conditions, les mécanismes d'adaptation s'épuiseraient et entraîneraient l'apparition de syndromes cliniques dits de « maladaptation ». L'un d'entre eux est le syndrome de la fibromyalgie.

On retrouve aussi chez les fibromyalgiques une déficience en mélatonine (celle-ci intervient dans la régulation des rythmes biologiques.), un manque de production de cortisol (hydrocortisone), un déficit en somatomédine C (réparation des microlésions musculaires), plus discuté, une hyperprolactinémie ( la prolactine intervient dans la production de lait après l’accouchement) et la thyroïde est franchement anormale dans 10% des fibromyalgies, mais les tests dynamiques sont perturbés dans près des 2/3 des fibromyalgies.


Le rôle des hormones sexuelles dans la fibromyalgie

Les hormones sexuelles semblent jouer un rôle important dans l'incidence de la fibromyalgie. Les hormones ovariennes ont probablement un rôle important. Il existe une recrudescence du syndrome après la ménopause et certaines fibromyalgies peuvent être déclenchés par un changement de statut hormonal. Les hormones ovariennes interviennent par ailleurs dans la régulation de l'axe hypothalamo-hypophysaire.
D'autre part, les voies métaboliques de la sérotine ne sont pas identiques dans les deux sexes, avec une synthèse augmentée de 50% chez l'homme par rapport à la femme.

De plus, des études fondamentales chez l'animal nous permettent de croire que les hormones sexuelles participent au dérèglement du système de contrôle de la douleur.

Des anomalies musculaires et du métabolisme énergétique
On a déjà pensé que la fibromyalgie était une condition inflammatoire, mais il n'y a aucune évidence inflammatoire ou arthritique qui a été trouvé.

Présentement, l’hypothèse d’une atteinte musculaire au cours des fibromyalgies est basée sur quelques données cliniques simples : le développement d’une fibromyalgie à partir d’un syndrome myofascial local qui va s’étendre rapidement, ou encore la fatigabilité, la diminution de la force et de la résistance, la diminution de la capacité de relaxation, et la modulation de toutes ces anomalies par des interventions loco-régionales sont en faveur d’une participation du muscle aux très nombreux phénomènes physiopathologiques.

En fait, on a pu démontrer des anomalies nettes dans près des 2/3 des cas. Il existe deux types de perturbations, l’une fréquente touchant la glycolyse, l’autre plus rare touchant la chaîne respiratoire mitochondriale. Ces deux sous-groupes sont confirmés par des anomalies cohérentes histologiques ou biochimiques donnant, dans le même pourcentage, les mêmes résultats.

D’autres explorations indirectes confirment l’existence d’anomalies périphériques, liées les unes aux autres, et si l’électromyogramme est souvent normal, la téléthermographie, la clairance au xénon ou les sondes à oxygène et diverses explorations métaboliques sanguines ont démontré :

des troubles de la microcirculation, que l’on peut rapprocher d’un déficit périphérique en oxyde nitrique (NO) (qui est un puissant vasodilatateur à l’effort et qui jouent un rôle essentiel sur les mécanismes nociceptifs),

des anomalies de la production d’énergie avec une diminution de l’adénosine triphosphate (ATP) associé à des anomalies de la glycolyse (touchant notamment le pyruvate) ou plus rarement la mitochondrie (touchant notamment le complexe 1)

des anomalies du statut antioxydant avec notamment un déficit en glutathion.

Des anomalies du système immunitaire

De très nombreuses anomalies ont été signalées au cours des fibromyalgies concernant les anticorps anti-muscles et anti-sérotonine (mais pas les anticorps anti-ADN), les cellules NK (lymphocyte T, «killer») et le rapport CD4/CD8 ainsi que certains dépôts d’immunoglobuline.
Un lien entre l’administration de substances immunomodulatrices telles que les interleukines et l’apparition de fibromyalgie est probable.
De plus, les taux d’IgE et les tests d’allergie cutanée sont fréquemment anormaux.

Même si certains facteurs immunologiques ou infectieux coexistent avec la fibromyalgie, l’hypothèse immunitaire de cette affection ne semble pas être retenue ni les hypothèses microbiennes, virales ou parasitaires. Cependant, même si la fibromyalgie n’est pas une maladie immunitaire ou infectieuse, certaines conditions immunologiques ou infectieuses pourraient peut-être déclencher le syndrome.

Myalgie du système nerveux central

Selon certains chercheurs, le terme «fibromyalgie» qui signifie «fibro(fibre) - my(muscle) - algie(douleur)», devra probablement être changé dans le futur, car ce syndrome est beaucoup plus qu’un désordre des fibremusculaires. «Myalgie du système nerveux central» serait plus approprié, car les dysfonctions sont à ce niveau et ces désordres biochimiques affectent le corps en entier, pas seulement les fibres musculaires.


Voilà, je trouvais cette récapitulation de ce qu'est la fibromyalgie assez clair, j'espère que cela vous aura aider à mieux comprendre la fibro que vous soyez malade, proche de malade, ou simplement curieux.

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